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Kestuli

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Le Prince Tanguy - Lord K

Publié par Lord K sur 22 Novembre 2018, 09:59am

Catégories : #Les nouvelles de Lord K

Je m’appelle Tanguy, j’ai trente-deux ans et je suis plutôt beau gosse.

Ma vie est un véritable conte de fée. Il faut dire que je suis Prince. Le Prince Tanguy.

Je vais vous conter mon histoire.

À cette époque, j’habitais toujours chez mes parents. Mon père, le Roi, désespérait de me voir quitter le foyer. Il voulait absolument me marier. Il avait tout tenté. Aucune femme n’avait vraiment grâce à mes yeux.

Pourtant des conquêtes j’en ai eu. J’ai même parfois cru avoir trouvé la bonne. Non, rien à faire, je restais célibataire.

La première femme que me présenta mon père était beaucoup plus âgée que moi, elle avait dormi cent ans. Le fossé générationnel était trop grand, je mis fin brutalement à cette relation. Vexée, elle me fit transformer en grenouille. État que je perdis heureusement lorsqu’une jeune princesse m’embrassa. Je restais peu avec elle, trop jeune à mon goût. Et puis il y eu cette autre jeune fille, Blanche, qu’avec courage, je sauvais de l’empoisonnement. Là encore, la lassitude l’emporta et nous nous quittâmes. D’autres suivirent, dont les noms m’échappent…

Mon père, toujours en quête d’un parti qui ferait mon bonheur, invita un jour une bourgeoise et ses deux filles pour le déjeuner.

Quelle déconvenue ! À la vue des deux laiderons, je faillis m’enfuir. Le repas me parut interminable.

Aucune phrase sensée n’était sortie de ces deux bouches, sans parler des compliments mielleux de leur matrone.

Dès qu’elles furent parties, je me jetais aux pieds du Roi.

-          Père, je vous en conjure, je ne peux épouser une de ces abominations !

-          Mon fils, ces jeunes filles sont ton ultime chance de mariage. La famille quoique dénuée de sang noble n’en est pas moins ton seul salut financier. Ta mère et moi refusons de t’entretenir plus longtemps ! Nous allons organiser un bal et tu devras y faire ton choix !

Le samedi suivant, le bal était organisé.

Debout en haut du perron, j’attendais, empli d’effroi, l’arrivée des deux mochetés. Je ne fus pas déçu ! À leur laideur naturelle venait s’ajouter un accoutrement digne du plus grand carnaval.

Je m’apprêtais à les accueillir lorsque je fus ébloui par une apparition. D’un halo bleuté se dégageait une jeune fille d’une beauté surnaturelle dont je tombais immédiatement amoureux.

Plantant là mes deux horribles cavalières, je lui pris doucement la main et l’entrainais, sans qu’elle n’oppose aucune résistance, vers le bal.

Tous les regards, mélange d’étonnements et d’émerveillements, étaient posés sur nous. Même la matrone et ses deux rejetons en restaient subjugués.

-          Quelle beauté ! S’exclamèrent en cœur mes parents.

Nous dansâmes toute la soirée, accrochés l’un à l’autre, sans échanger le moindre mot.

Quand retentirent les premiers coups de minuit, elle me repoussa vivement et sortit en hâte de la salle de bal.

Je restais stupéfait par cette soudaine disparition et, la surprise passée, je me mis à sa poursuite. Trop tard ! Personne sur le perron, ni dans les escaliers, et point de carrosse dans l’allée…

Juste une chaussure abandonnée, là, sur une marche.

Je m’en saisis et retournais prestement interroger les convives sur l’identité de cette princesse. Hélas personne ne la connaissait.

Pendant des jours, je parcourus la contré à la recherche de ma bien-aimée. Sans résultat.

Résolu, sur l’insistance de mon père, à demander la main d’une des deux abominables sœurs, je me présentais, par un sombre matin, à la demeure de la matrone. Les frangines, prévenues sans doute de ma visite, avaient tenté de se faire moins laides.

Elles houspillaient sans ménagement une jeune paysanne, sale et vêtue en haillons.

-          Cendrillon ! Va chercher une cruche de vin pour le Prince ! disait l’une.

-          Et ne traîne pas comme à l’habitude ! Pérorait l’autre.

Mon regard croisa celui de Cendrillon et malgré les oripeaux, je su immédiatement que c’était elle.

Je sorti la pantoufle qui ne me quittait plus et m’adressait à la matrone.

-          Madame, il y a tant de beauté en votre foyer que je ne peux choisir. L’élue de mon cœur sera celle qui pourra revêtir cette pantoufle de vair.

Bien entendu, aucune des deux péronnelles, malgré leurs cris et leurs jérémiades, ne put faire entrer le moindre pied bouffi dans la chaussure.

Je tendis alors l’élégante et fine pantoufle à Cendrillon qui la chaussa sans effort.

J’enlevais sur le champ mon aimé et la ramenais au château.

Durant le trajet, encore sous le choc de tant de bonheur, elle me raconta une histoire de marraine et de fée, de citrouille, de souris et de lézards qui se transforment… Je n’écoutais pas, bien trop subjugué par tant de beauté.

Aujourd’hui, nous sommes mariés et nous avons beaucoup d’enfants !

 

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